Rechercher un article, un évennement, un acteur à l'aide de mots clé    

Un faux camp d'aviation en 1940 en pleine Beauce

Auteur : Admin  Créé le : 31/12/2024 18:00
Modifié le : 03/01/2025 16:18
Exporter l'article au format pdf

 

Dès le mois de septembre 1940, les allemands ont pour objectif, l’établissement d’un faux camp pour protéger des bombardements du vrai camp de Bricy, le protéger éventuellement puisque la France est anéantie, qu’Hitler compte bien mettre les britanniques à genoux, et les Etats-Unis sont toujours neutres.

L’occupant allemand prend la décision d’établir ce faux camp à 7kms 500 à vol d’oiseau de Bricy, dans le but de tromper les aviateurs alliés et ainsi éviter le bombardement des installations de la base.

Localisation du faux camp (carte IGN Géoportail) à cheval sur les communes d'Epieds-en-Beauce, Tournoisis et Saint Sigismond.

400 hectares de terres sont réquisitionnés, dont 300 au hameau de Cerqueux, et des fermes de Villaumoy, sur la commune d’Epieds en Beauce, 80 hectares au hameau de Nids, commune de Tournoisis, le reste à proximité du hameau de Champs, commune de Saint Sigismond.

Les allemands donnent 20 jours aux agriculteurs pour couper et rentrer les récoltes.  En septembre et octobre 1940 l’occupant installe et équipe ce faux camp de Bricy. Ce terrain d’aviation factice (SCHEINFLUGPLATZEN) étant délimité par quatre fils électrifiés.

Une piste faite grossièrement avec de la terre blanche, avec des bandes blanches simulant l’entrée de la fausse piste dans le sens approximatif, Cerqueux – La Vallée Villarson, piste éclairée de nuit par des globes rouges espacés tous les 100 mètres environ, alors que le vrai camp de Bricy est dans l’obscurité la plus totale. Ce qui n’empêchera pas les bombardements de l’aérodrome.

Les allemands construisirent un baraquement avec une seule porte, sans fenêtres, celles-ci peinte en trompe l’œil sur les murs en tôle, à l’intérieur différents objets : roues, hélices, etc…Sur ce faux camp, bien en évidence des futs d’huile, des caisses de munitions vides, des vieilles voitures, vers Champs.

Ce faux aérodrome allemand avait douze avions rescapés des bombardements du vendredi 10 mai et du samedi 11 mai 1940 de Bricy, avions plus ou moins en bon état : près de Nids, dispersés dans les champs, quatre bimoteurs Bloch MB-131, dépourvus de moteurs avec hélices tripales, croix de la Luftwaffe, et croix gammée sur les empennages. Près de Villaumoy, au bord de la route 4 monomoteurs, prototypes divers, dont trois monoplaces. Soit un Caudron 712, un Caudron 714, un Caudron 760, plus un Caudron C870 P2 biplace avec une croix gammée ayant une mitrailleuse en bois enfoncée dans un trou percé à l’avant du Cockpit (habitacle). Également sur ce terrain : deux Breguet 693, un Potez 63 et une épave d’un Amiot 354, sans oublier quelques avions en bois (ATTRAPEN), assez grossiers, dont deux près de la ferme de la Vallée, avec camouflage par filets.

La surveillance étant minime : quatre soldats Allemands d’un certain âge assurant la garde, un au téléphone, et les trois autres assurant les rondes. Ces allemands logeant à Cerqueux, soit une pièce réquisitionnée dans la maison de monsieur Régis Chesneau, puis logèrent dans un baraquement de deux pièces construit presque en face de chez monsieur Régis Chesneau. Toujours à Cerqueux, dans un champ appartenant à monsieur Joseph Pointereau, les allemands feront un trou pour enterrer un canon anti-aérien, ce canon, situé à une cinquantaine de mètres, à l’est de la route allant de Cerqueux à Nids, restant en place environ six mois.

En 1943 les allemands autorisèrent monsieur Ludovic Grillon à venir faire paître son troupeau de mouton sur ce faux camp. Un jour le fils du fermier, Pierre Grillon, eu la surprise et la peur de voir un petit avion allié atterrir à proximité de l’ancien chemin dit de Cerqueux à Meung puis décoller aussitôt histoire de narguer l’occupant, les soldats allemands courant en vain avec leurs fusils.

Une légende tenace veut qu’une nuit, les alliés bombardèrent ce faux camp avec des bombes en bois, en réalité seuls seront larguées quelques fausses bombes mais sur la piste, se moquant ainsi de l’occupant.

Une bombe en ciment larguée par les Américains (photo Mary Line Boutillier-Marlet)

Une anecdote concernant le gardiennage du faux camp, parmi nos quatre gardiens il y eu quelques temps un soldat autrichien qui, quant il le pouvait, était à l’écoute de Londres profitant sans doute de l’absence de ses collègues de surveillance qui régulièrement allaient au ravitaillement au bourg d’Epieds-en-Beauce. Puis vinrent des jeunes soldats en convalescence relevant de blessures subies en Union Soviétique dont il fallait se méfier il n’y eu donc plus de contact avec la population locale.

Dès le mois de septembre 1940, les allemands ont pour objectif, l’établissement d’un faux camp pour protéger des bombardements du vrai camp de Bricy, le protéger éventuellement puisque la France est anéantie, qu’Hitler compte bien mettre les britanniques à genoux, et les Etats-Unis sont toujours neutres.

L’occupant allemand prend la décision d’établir ce faux camp à 7kms 500 à vol d’oiseau de Bricy, dans le but de tromper les aviateurs alliés et ainsi éviter le bombardement des installations de la base.

400 hectares de terres sont réquisitionnés, dont 300 au hameau de Cerqueux, et des fermes de Villaumoy, sur la commune d’Epieds en Beauce, 80 hectares au hameau de Nids, commune de Tournoisis, le reste à proximité du hameau de Champs, commune de Saint Sigismond.

Les allemands donnent 20 jours aux agriculteurs pour couper et rentrer les récoltes.  En septembre et octobre 1940 l’occupant installe et équipe ce faux camp de Bricy. Ce terrain d’aviation factice (SCHEINFLUGPLATZEN) étant délimité par quatre fils électrifiés.

Une piste faite grossièrement avec de la terre blanche, avec des bandes blanches simulant l’entrée de la fausse piste dans le sens approximatif, Cerqueux – La Vallée Villarson, piste éclairée de nuit par des globes rouges espacés tous les 100 mètres environ, alors que le vrai camp de Bricy est dans l’obscurité la plus totale. Ce qui n’empêchera pas les bombardements de l’aérodrome.

Les allemands construisirent un baraquement avec une seule porte, sans fenêtres, celles-ci peinte en trompe l’œil sur les murs en tôle, à l’intérieur différents objets : roues, hélices, etc…Sur ce faux camp, bien en évidence des futs d’huile, des caisses de munitions vides, des vieilles voitures, vers Champs.

Ce faux aérodrome allemand avait douze avions rescapés des bombardements du vendredi 10 mai et du samedi 11 mai 1940 de Bricy, avions plus ou moins en bon état : près de Nids, dispersés dans les champs, quatre bimoteurs Bloch MB-131, dépourvus de moteurs avec hélices tripales, croix de la Luftwaffe, et croix gammée sur les empennages. Près de Villaumoy, au bord de la route 4 monomoteurs, prototypes divers, dont trois monoplaces. Soit un Caudron 712, un Caudron 714, un Caudron 760, plus un Caudron C870 P2 biplace avec une croix gammée ayant une mitrailleuse en bois enfoncée dans un trou percé à l’avant du Cockpit (habitacle). Également sur ce terrain : deux Breguet 693, un Potez 63 et une épave d’un Amiot 354, sans oublier quelques avions en bois (ATTRAPEN), assez grossiers, dont deux près de la ferme de la Vallée, avec camouflage par filets.

La surveillance étant minime : quatre soldats Allemands d’un certain âge assurant la garde, un au téléphone, et les trois autres assurant les rondes. Ces allemands logeant à Cerqueux, soit une pièce réquisitionnée dans la maison de monsieur Régis Chesneau, puis logèrent dans un baraquement de deux pièces construit presque en face de chez monsieur Régis Chesneau. Toujours à Cerqueux, dans un champ appartenant à monsieur Joseph Pointereau, les allemands feront un trou pour enterrer un canon anti-aérien, ce canon, situé à une cinquantaine de mètres, à l’est de la route allant de Cerqueux à Nids, restant en place environ six mois.

En 1943 les allemands autorisèrent monsieur Ludovic Grillon à venir faire paître son troupeau de mouton sur ce faux camp. Un jour le fils du fermier, Pierre Grillon, eu la surprise et la peur de voir un petit avion allié atterrir à proximité de l’ancien chemin dit de Cerqueux à Meung puis décoller aussitôt histoire de narguer l’occupant, les soldats allemands courant en vain avec leurs fusils.

Une légende tenace veut qu’une nuit, les alliés bombardèrent ce faux camp avec des bombes en bois, en réalité seuls seront larguées quelques fausses bombes mais sur la piste, se moquant ainsi de l’occupant.

Une anecdote concernant le gardiennage du faux camp, parmi nos quatre gardiens il y eu quelques temps un soldat autrichien qui, quant il le pouvait, était à l’écoute de Londres profitant sans doute de l’absence de ses collègues de surveillance qui régulièrement allaient au ravitaillement au bourg d’Epieds-en-Beauce. Puis vinrent des jeunes soldats en convalescence relevant de blessures subies en Union Soviétique dont il fallait se méfier il n’y eu donc plus de contact avec la population locale.

En marge de cette histoire, un bâtiment construit avant la guerre, par l’armée française subsiste aujourd’hui. Surnommé la cabane ou la maisonnette par les habitants, elle était en fait destiné à recevoir des équipements pour mesurer la vitesse des avions des bases de Bricy et Châteaudun, Elle n’a en fait jamais servi. 

 

La maisonnette construite par l'Armée française avant la guerre (Photo François Pointereau)

 

Gérard Lemaitre a rédigé son étude à partir des archives départementales du Loiret et des témoignages des Beaucerons riverains du « faux aérodrome »  Les photos ont été prises par Mr Maurice Garsault; 16 ans à l’époque, fils de l’agent d’assurances de Binas qui portait en vélo les quittances aux clients de son père. Maurice, ami de Gérard Lemaitre , lui a raconté comment il camouflait son appareil photo et comment il prenait clandestinement ses photos.