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Marie-Thérèse Calvo au 34è Jeudi de l'Histoire. Témoignage

Auteur : Admin  Créé le : 31/12/2023 21:37
Modifié le : 08/01/2024 15:57
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Le 34 ème "Jeudi de l'histoire" s'est organisé autour de l'exposition des Archives départementales qui traite de l'Enfant dans le Loiret de 1830 à 1960. Les conférences qui ont été présentées, concernaient l'enseignement et l'histoire de l'Education Nationale.

Reproduit ci-après le parcours de maîtresse d'école de Marie-Thérèse Calvo 

 

            Avant de parler de mon parcours d'enseignante, je voudrais rendre hommage à nos collègues qui ont perdu la vie et qui n'ont pas eu la chance d'enseigner dans un climat serein, sans violence.

             Mon métier d'institutrice

             Après avoir passé mon bac, je souhaitais trouver un emploi dans la fonction publique, soit les impôts, soit l'éducation nationale.

Je vais à l'inspection académique de Tulle d'où je suis originaire, pour savoir s'il y avait des remplacements à faire dans la région. Réponse négative.

On me donne alors la liste des départements déficitaires : Le Loiret ou la Normandie. Je choisis le Loiret plus près de la Corrèze et bien desservi par la SNCF, et ,48h pour réflechir! Et j'y suis depuis 60 ans le 13 octobre 2023!

             On m'envoie alors en pleine Beauce dans un poste à Rougemont, commune de Yèvre -la -Ville. Comment m'y rendre? Arrivée avec maman à la gare de Pithiviers, nous avons pris un taxi. Quel bled! Pas un seul commerce. Une auberge où nous avons été accueillies par des gens fort sympathiques parlant le beauceron que je ne comprenais pas. Aucune visite du maire! Il fallait que je me débrouille dans cette classe unique avec 35 élèves sans formation! De la classe enfantine au Cm2, jusqu'au mois de décembre. Une quinzaine de jours après mon arrivée, j'ai eu la visite d'un conseiller pédagogique, qui m'a encouragée en me donnant des moyens pour enseigner aux différents niveaux. Il m'a fallu du courage pour rester là, surtout que ce conseiller m'avait fait signer un engagement décennal. J'étais logée dans l'école inoccupée depuis un certain temps. Le confort était rustique .je dormais sur un lit en fer avec un matelas en balle d'avoine!!! Un vieux poêle réchauffait l'intérieur. C'étaient les enfants de l'aubergiste qui l'allumaient. Un unique robinet d'eau froide au-dessus de l'évier pour tout confort et les WC à la turque dans la cour de l'école. Pour aller à une conférence à Pithiviers, j'ai dû trouver un vélo solex pour m'y rendre! J'étais là jusqu'aux vacances de Noël.

            Après ce remplacement, j'ai été nommée à l'école maternelle de Pithiviers, pour 3 mois, en Grande section de maternelle. Très entourée par mes collègues, j'ai pu apprécier l'enseignement qui y était pratiqué et qui m'a donné l'envie de devenir institutrice d'Ecole Maternelle.

             Au bout de trois mois, du mois d'Avril au mois de Juin, on m'a envoyée en Sologne à Menestreau en Villette dans une nouvelle école maternelle. Comment m'y rendre sans moyen de locomotion? Ce sont mes collègues de Pithiviers qui me conduisirent. Les vacances se passent et à la rentrée 1964, je suis nommée pour l'année à l'école maternelle de Pithiviers qui venait d'être créée. Quelle chance! Je cherche un logement et  je me décide à apprendre à conduire et à acheter une voiture car les remplacements n'étaient pas terminés.

             Arrive la rentrée 1965.On m'envoie à l'ENG pour faire un stage de formation pendant 2 mois!! Il était temps!! Ensuite au mois de novembre ,l'Inspecteur d’Académie avait besoin de volontaires pour les classes de neiges à Chamrousse jusque au mois de décembre et ensuite au Mont d'Or pour 2 mois. Je me suis portée volontaire.

A mon retour, je suis nommée dans l'est du département, à Dammarie en Puisaye, classe unique avec 35 élèves et c’est dans cette classe que j'ai passé mon Certificat d'Aptitude Pédagogique. Mais on avait encore besoin de mes services. Du mois d'Avril au mois de Juin, on m'envoie à Cerdon en classe primaire en Cours Elémentaire. Je commençais à être rodée!!!.

             A la rentrée 1966, je suis nommée pour l'année à l'école maternelle des Sablonnières à Saran jusqu'au mois de Juin où je ferai la connaissance de mon mari. Les remplacements n'étaient pas finis. A la rentrée de Septembre, on m'envoie à l'école maternelle des Groues à Orléans pour 3mois jusqu'à Noël.

             Janvier 1967 nomination à l'école des Salmonneries à St Jean de la Ruelle, dans des bâtiments préfabriqués, installés le long d'une voie ferrée, jusqu'au mois de Juin.

            Nous étions des « Bouche -Trous ».

            Enfin, arrive la rentrée 1968, je suis nommée à l'école maternelle d'Artenay.

Quand je suis arrivée dans cette école, en Petite Section,55 enfants m'attendaient! Ce qui me faisait penser aux salles d'asile du xxe siècle. Etaient accueillis les enfants de Baigneaux, de Dambron, de Poupry et de Ruan.

             Nous avons été nommés mon mari et moi la même année. Instituteurs tous les deux à Artenay, nous avons animé l'AMICALE LAÏQUE en organisant des conférences, des rencontres créer un groupe folklorique et plus tard le GAHRA.(Groupement Archéologique de la Région d’Artenay.). Un logement de fonction nous était attribué. Plus de route à faire, ce qui était appréciable. Malgré le nombre, les enfants étaient gentils. J'y resterai jusqu'en 1997, pour partir à la retraite!!!

Marie Thérèse Calvo au 34 ème Jeudi de l'histoire

            D'autres occupations m'attendaient, la bibliothéque, l'archéologie et plus tard le musée.

Directrice de l'école maternelle d'Artenay en 1981,en plus de mon enseignement, j'avais des élèves de 3 à 4 ans et la responsabilité du personnel.

Mon but pédagogique était leur développement sociologique, physique et intellectuel.

Sociologique: Apprendre à vivre avec les autres.

Physique: Développement corporel. Exercices de motricité.

Intellectuel: Développement du langage. Jeux de logique, Structuration de l'espace. Sensibilisation aux œuvres artistiques.

             Fête de l'école maternelle d'Artenay en 1996

Je suis heureuse d'avoir fait ce parcours malgré toutes ces embûches.